dimanche 30 mars 2014

Who Made My Clothes? #insideout


Connaissez-vous  Fashion Revolution ? C'est un groupe qui essaie d'attirer l'attention des consommateurs et des marques sur les conditions de fabrication de nos vêtements. Ce groupe compte bien faire en sorte que l'écroulement du Rhana Plaza marque un tournant dans l'industrie de la mode.



Concrètement, Fashion Revolution vous demande de:

  • Demander à la marque de votre vêtement "Who Made Your Clothes" ("Qui a fait vos vêtements") si possible avec une photo, via Twitter, Facebook, mail, avec un petit film,... Si vous recevez la réponse, envoyez-là à Fashion Revolution, pour qu'ils puissent la partager à la communauté


  • Le jour de la Fashion Revolution, le 24 avril, twittez: "Today I’m wearing my (shirt/dress/T-shirt etc.) #insideout because I want to ask @ (brand/retailer) Who Made Your Clothes?"

  • Partagez cette action sur vos réseaux sociaux, vos blogs,... Il y a des boutons à ajouter sur vos blogs, des documents à lire et à diffuser sur le site de Fashion Revolution.




Maintenant que vous avez vu le plus concret, j'avais envie, de vous faire part de la réflexion qui m'a menée vous partager l'information de Fashion Revolution aujourd'hui. :-)






Le 24 avril, cela fera 1 an que 1133 personnes auront succombé dans l'effondrement du bâtiment dans lequel ils travaillaient.

Moins cher, toujours moins cher? Mais à quel prix? Pas seulement des vies perdues au Rhana Plaza, mais aussi celles des ouvriers, qui, jour après jour subissent les rythmes effrénés imposés par grande consommation pour que nous puissions acheter des t-shirts à des prix ridiculement bas. La faute à qui? Aux marques qui vendent leurs vêtements à des prix défiant toute concurrence? Aux consommateurs qui achètent bien plus que nécessaire? La réflexion sur notre consommation a commencé il y a déjà un petit temps à la maison. Nous avons le réflexe de vérifier d'où viennent nos légumes et notre viande et nous préférons ce qui a été produit dans le respect. Et pour nos vêtements?

Les quelques conversations "en real life" à ce sujet m'ont montré que le sujet était sensible. J'ai essayé de l'aborder plusieurs fois depuis que Laura m'en a parlé et les réactions ont, à chaque fois été rapides et souvent fortes. Et tu crois que tes clowneries de vêtements à l'envers une seule journée va changer quoi que ce soit? Et tu crois que je peux m'offrir des vêtements dits "éthiques", c'est hors de prix? Et puis d'abord, qui me dit que les vêtements éthiques le sont vraiment?

Respirons un peu. S'il y a tant de ferveur dans les critiques, c'est que le sujet ne laisse pas indifférent. Ouf. Nous sommes donc encore suffisamment humains pour encore être touchés quand des gens meurent pour nous coudre nos vêtements.

Dans un monde idéal, on aurait tous des vêtements "éthiques". Soyons un peu honnête, personne n'a une garde-robe avec des vêtements uniquement bio, éthiques ou de seconde main ou faits maisons. Beaucoup d'entre-nous font ce qu'ils peuvent. Et de plus en plus de gens prennent conscience que leurs choix ont un impact.

Dans un monde idéal, tous les producteurs permettraient ceux qui travaillent pour eux, de travailler dans de bonnes conditions. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il existe des entreprise totalement éthiques. Chapeau à elles, d'ailleurs, car elles vont souvent à contrecourant et cela demande à leurs dirigeants une sacrée énergie. Si on attend que toutes le deviennent à 100%, on risque de ne pas acheter de vêtements pendant un certain temps. Certaines entreprises de la grande distribution font des efforts. On peut bien sûr trouver que ce n'est pas assez, critiquer le but final de ces efforts (l'argent) et décréter que mieux vaut ne rien faire que de faire du Green Washing. On peut cependant aussi se réjouir pour les vies moins dures des travailleurs du début de la chaine. Tout ne doit pas être blanc ou noir pour avancer vers un monde plus juste.

Depuis que je couds, je me rends aussi compte du travail qu'il y a derrière chaque vêtements. Je ne peux donc m'empêcher de m'étonner du prix de ces mêmes vêtements en magasin. Sur le web, je trouve que la main d’œuvre pour un vêtement va de 0,5%  à 3% de son prix (0,5% chez Achats responsables et de 1 à 3% chez Ethique sur étiquette). Hallucinant, non? A marge égale, les grands distributeurs peuvent donc rémunérer mieux leurs ouvriers, les faire travailler dans des conditions décentes en augmentant très peu le prix du vêtement. Mon raisonnement est probablement trop simpliste, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il doit y avoir moyen de rendre la production de vêtements plus équitable!


Et puis, une seule journée pour tout changer? Non bien sûr... quoique... oui, en fait, tout à fait! Une journée pour tout changer. Je ne pense bien entendu pas qu'une journée soit suffisante pour révolutionner la chaine et arriver à une production dans laquelle toutes les personnes travailleraient pour un salaire équitable dans des conditions optimales et respectueuses. Ça, c'est le changement de fond, qui prendra, malheureusement, du temps. Mais en une journée, on peut éveiller le questionnement, mettre des petites graines de doute dans les esprits. Si chaque personne qui a vu un post, un tweet, remet une seule fois un t-shirt dont elle n'a pas besoin en rayon au lieu de l'acheter par habitude, c'est déjà une avancée, non?

Dans toute cette histoire, il y a ce que les marques pourraient faire et il y a ce que nous pouvons faire à notre échelle. Pour les marques, nous n'avons pas beaucoup plus de leviers que celui de la question posée et la limitation/boycott de certaines d'entre-elles, dans la mesure de nos possibilités (en hiver, on a tous besoin d'une veste...). Pour des astuces pour ce que nos pouvons faire au quotidien, je compte bien vous mettre encore quelques posts d'ici au 24 avril!

Et d'ici-là: à vos étiquettes!

samedi 29 mars 2014

Une jupe "auto-service"


Crearsouille - Jupe en auto service - après



A long time ago... en juillet, pour être précise, j'avais décidé de faire cette jolie jupe de chez Un Petit Bazar.
J'avais un peu modifié le modèle: taille élargie pour un 40 au lieu du 38 du patron, fronces uniquement entre les poches à l'avant, entièrement doublée, doublure en coton piquée dans l'ourlet.
Chouette modèle, mais elle descendait lâchement sur mes hanches. Pas si grave, une jupe taille basse, ça peut le faire. Mais quand même, une jupe taille basse parce qu'elle trop grande, c'est un peu moins joli qu'une jupe taille basse parce qu'on voulait taille basse. Bref et rebref. Quelques mois plus tard, la jupe est repassée sous mon aiguille.

Elle est chouette cette jupe. Elle est facile à porter, avec sa largeur plus que suffisante pour pouvoir marcher normalement et sa forme qui permet la doublure en coton qui ne colle pas au bas. J'applaudis des 2 mains.

Avant:

Jupe en auto service - avant

Jupe en auto service - avant

Jupe en auto service - avant





Après:
Crearsouille - Jupe en auto service - après
Crearsouille - Jupe en auto service - après
Crearsouille - Jupe en auto service - après



La cogitation fut longue. Comment diminuer de 8 cm le tour de taille sans trop de chipotages quand on a une jupe doublée? J'ai finalement opté pour l'élastique dans le dos. Sur une jupe déjà froncée, ça passe sans problème. Evidemment, ça tire la couture de côté vers l'arrière, mais ça ne me dérange pas. En resserrant la taille, l'avant ne baille plus et ça aussi, c'est plus joli. Et une jupe plus jolie, on la met plus souvent et c'est tout ça de tissu que je n'aurai pas jeté. Et comme tout le monde le sait, le coton (non bio celui-ci) est cultivé par des ouvriers soumis à un grand nombre de pesticides. Je suis donc bien contente de ne pas l'avoir gaspillé!

Ceci m'amène au tout nouveau bouton en haut à droite du blog: Who Made Your Clothes? C'est une initiative nommé Fashion Revolution, qui entend commémorer l'anniversaire de la catastrophe du Rhana Plaza au Bangladesh, il y aura 1 an, le 24 avril, en demandant aux grandes marques qui fabriquent les vêtements que nous portons "qui les a cousus". Personne ne se fait d'illusions, les conditions de travail des ouvriers du textile ne s'améliorent que très lentement, quand elles s'améliorent. Il y a par contre quelque chose qui bouge, c'est la conscience de certains consommateurs, qui mangent local, diminuent leur consommation d'énergie et s'interrogent sur la provenance de leurs vêtements. Et les consommateurs peuvent faire changer les habitudes des marques, j'en suis persuadée. Pour susciter encore plus de questionnement et d'actions, le 24 avril sera le jour de "Qui a fait mes vêtements?", le jour où le Web fleurira de photos de vêtements portés à l'envers (#insideout), l'étiquette en évidence, pour montrer aux marques que la provenance des vêtements a son importance pour nombre d'entre-nous. Le sujet mérite un post à lui tout seul mais voici déjà un petit teasing :-). En attendant, le 24 avril, n'hésitez pas à demander vous aussi à votre magasin favori "Who Made Your Clothes"!
Plus d'info (en anglais): Fashion Revolution